2150, Les arbres ont pris le pouvoir…
Nicole Borel (Avril 2019)
Homme, pendant toutes ces années
Tu ne m’as pas épargné
Moi qui étais ton oxygène
La charpente de ta maison,
La planche de ta table,
Le lit de tes nuits,
Le bois de tes navires,
Le manche de ta pelle,
La porte de ta demeure,
Le bois de ton berceau
Et celui de ton cercueil.
J’entends aujourd’hui ta supplication
Pour nous faire entendre raison :
Plus de feu dans l’âtre,
Plus d’ombrage ami lorsque brûle le soleil d’été.
Bientôt plus d’air dans nos poumons.
Abattez toutes ces barrières
Erigées par vos frères belliqueux
De leurs troncs vaniteux
Nous privant, nous les hommes, du vital éther.
Devant tant d’exactions,
Moi, le vieux chêne de Brocéliande
Le cèdre du Liban et le vieux pin des landes
Avons trouvé une solution :
Flatter les orgueilleux
De vous avoir ouvert les yeux
Féliciter les arbres, nos frères victorieux
D’avoir protégé nos cieux
Ainsi ils rendraient les armes
Et sécheraient vos larmes.
Le vent a porté l’affaire
A travers les forêts.
Les arbres de la Terre
Dans un souffle de paix
Ont écouté leurs aînés
Et pardonné aux hommes égarés.
Ils se sont tendu les mains
Au-dessus des humains
Dans une harmonie retrouvée
Les barricades abaissées.